Kateb Yacine, Le poète comme boxeur
Kateb Yacine se sert de la langue de l’envahisseur pour écrire. Il la boxe et l’utilise tour à tour sous la forme du poème, de l’article, du dialogue, du monologue ou de la narration pour écrire Nedjma, mettant ainsi en lumière toute la complexité de l’identité algérienne.
Mais Nedjma dormait restait immortelle et je croyais toucher ses seins déconcertants
C’était à Bône au temps léger des jujubes Nedjma m’avait ouvert d’immenses palmeraies
Nedjma dormait comme un navire l’amour saignait sous son cœur immobile
Nedjma ouvre tes yeux fameux le temps passe je mourrai dans sept et sept ans ne sois pas inhumaine !
Fouillez les plus profonds bassins c’est là qu’elle coule quand ses yeux ferment les nuits comme des trappes. Coupez mes rêves tels des serpents ou bien portez-moi dans le sommeil de Nedjma je ne puis supporter cette solitude !
Kateb Yacine