Pense-Bêtes, le rappel du vivant

De et par Hélène Lanscotte et Christophe Bonzom
Regard extérieur . Olivier Comte . Thomas Laroppe . Maxence Rey .

Textes . , , , , , , , ,
durée 1 heure

PENSE-BÊTES, LE RAPPEL DU VIVANT est une non-conférence théâtrale de et par Hélène Lanscotte et Christophe Bonzom.

Face à face, côte à côte, aux aguets du raisonnement de l’un et de l’autre, c’est à une joute critique que se livrent deux orateurs, questionnant notre expérience de Nature et la crise de sensibilité que nous traversons. Pour cela, ils choisissent de joindre à leurs témoignages les propos contrastés de philosophes, scientifiques, poètes, essayistes et romanciers.

PENSE-BÊTES, LE RAPPEL DU VIVANT interroge la nature du lien qu’entretient l’Homme contemporain avec le monde animal et met en exergue leur nécessaire coexistence, affirmant le sensible comme territoire partagé. 

La scénographie est minimale. Les conférenciers détournent des paperboards, outil de référence et symbole de l’entreprise. Durant les 60 minutes de la représentation, ces objets-outils participent au jeu de répons, se transforment selon les situations qu’imposent la lecture ou le jeu des textes, tantôt en planche à dessin ou mantra ornithologique, tantôt en cible de tir ou support de liste d’extinctions, et bien sûr pour finir, en Pense-Bêtes géant. Car avec cette création, il s’agit bien encore et toujours d’alerter, d’affirmer une responsabilité et un engagement face au déséquilibre environnemental.

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CRITIQUE (extrait) 

Deux éminents colibris élancés orateurs se sont donné le mot pour chorégraphier la langue « et pour cause » fabriquer une conférence-toison qui ne sied qu’à leur complicité redoutable.

Hélène Lanscotte et Christophe Bonzom prêtent leur ingéniosité de ton, la gravité de leur présence, l’élégance dans l’éloquence poète à la plaidoirie animale.

Le duo délie les mots, leur richesse étymologique à une allure imprédictible à l’ouïe, annonçant toutefois le futur sans équivoque, la disparition des bêtes, du vivant au trépas.

Alternent en cadence teintes et manœuvres pour étaler la couleur, maintenant ferme, en porte-parole de ces colocataires rescapés de l’Arche au silence contrit, leur sensibilité tue.

Cafardent d’un commun regard perdu sinon mercenaire, ciblant ses congénères spectateurs attentifs aux énumérations sifflotées, accentuées par une petite caissette musicale portative qui se déplace sur scène, on/off.

La fureur supplée l’effarement quand l’une ou l’autre s’emporte, de rares moments où l’humour et l’insolence, cette énergie incroyable nous saute à la gueule, celle-là que d’autres êtres tout aussi raréfiés – presque légendaires – , ne peuvent toujours pas débrider pour asséner : « Au loup ! »

Natacha GUILLER . Artiste plasticienne écrivain poète performeuse