Personne cependant n’envisage la mort
Textes . Blaise Cendrars, Claude Simon, Guillaume Apollinaire, Joseph Delteil, Louis Ferdinand Céline
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Tout le monde la croit courte, cette guerre, mais elle va durer 4 ans, faire plus de 10 millions de morts et faucher une génération entière de jeunes gens. Les femmes vont y jouer un rôle d’appui logistique décisif qui s’accompagnera d’une véritable émancipation sociale. Écoutons ce que nous en rapportent les écrivains qui l’ont côtoyée.
Le 1ère août, la France devint une gare. Chaque colline abritait un chemin de fer, chaque village une station. De Brest à Nice et de Dunkerque à Bordeaux, ce n’était qu’un immense train : les territoriaux le long des voies, les conscrits dans les convois. Les cerveaux de l’État-Major étaient penchés sur des wagons, sur des tunnels. L’esprit des mères voyageait sur des rails. […] Toute la France se dépouillait de son sang, qu’elle expédiait par wagons-réservoirs du côté des ensanglantements. On faisait le tri, et le dessus du panier était pour la mort.
Joseph Delteil